Arlawoud - La Terre des Loups

Je crois que la mort n'est pas une fin, elle nous donne la paix. Mais je crois que seul une belle vie peut nous rendre heureux
 

 

 Quelque chose qui manque ~[Fan Fiction Hunger Games]

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Asha




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MessageSujet: Quelque chose qui manque ~[Fan Fiction Hunger Games]   Quelque chose qui manque ~[Fan Fiction Hunger Games] EmptySam 4 Juin - 21:54

J'ai quelque chose qui manque.

C'est la première pensée que j'ai en entendant, depuis ma chambre, les cris de cette bande d'idiots du District Huit qui ont décidé de se soulever. Je les entends et ça me suffit. Je ne veux pas les voir. Je ne peux pas les voir. Cette chose qui manque…

La deuxième, c'est que ces révolutionnaires sont des salopards, ou juste de gros cons. En faite, je m'en fous de ce qu'ils sont exactement. Ce qui m'importe, c'est que les Pacificateurs vont être à cran pour quelques temps. Et quand ils sont à cran, il leur arrive de tirer dans le tas sans faire gaffe à ceux qu'ils toucheront – et pas qu'au sens figuré. Du haut de mes quatorze ans, j'ai déjà assisté à pas mal de fusillades, que ce soit à la télé ou dans la rue d'à côté.

La troisième, c'est une insulte à mon frère qui a encore balancé le son à fond. Il m'énerve vraiment, parfois. Je grogne :
– Connor ! Éteint la télé !
Il ne me réponds pas. Il m'ignore. Comme d'habitude. Il s'imagine qu'il peut faire comme si je n'existe pas, et je déteste ça. Je hurle :
– Connor ! Éteint cette putain de télé !
– Dans tes rêves ! Oups, c'est vrai, tu ne rêves sûrement jamais toi.
Je le hais. Je serre les poing, je voudrais le frapper, le tabasser jusqu'à qu'il pleure, jusqu'à qu'il me supplie, jusqu'à qu'il en crève. Je voudrais qu'ils meurent, lui et tout les autres, je voudrais être seule sur Terre, sans personne pour se foutre de moi, pour me rappeler que j'ai quelque chose qui manque, que je suis colérique, que j'ai un caractère de cochon et que personne ne m'aime. Je continue de crier :
– Va te faire foutre, connard !
Connor, connard. Ça se ressemble, et je ne manque jamais une occasion de le lui rappeler. C'est de bonne guerre, j'imagine. Une nouvelle voix se fait entendre :
– Connor ! Ashley ! Arrêtez tout de suite !
J'ai failli l'insulter, elle aussi. Ma mère. Elle n'a même pas crié, elle a juste parlé de sa voix molle habituelle. Elle m'énerve. Jamais elle ne montre le moindre signe d'excitation depuis déjà deux ans, depuis…

Sa main se pose sur la mienne, il rit, il me dit à quelle point je suis formidable, qu'il ne faut pas que je les écoute, qu'ils ne me méritent pas. Je ris aussi, puis je m'avance, petit à petit, vers la maison. Avec lui.

Je chasse le souvenir, celui du frôlement de sa main, de sa douce voix, de son rire. Carl. Mon frère jumeau. Je ne veux plus y penser, parce quand j'y pense, je pleure, et je ne veux pas que Connor me voit pleurer.
Le bruit de la télévision change. Le soulèvement d'à peine une quinzaine de personnes s'est soldé par une fusillade, et plus rien. Le présentateur du Capitole rappelle son foutu baratin auquel personne ne croit, puis la chaîne change. C'est l'heure. L'heure...
J'entends les pas de ma mère dans le couloir, elle entre dans ma chambre.
– Ashley, tu viens ? Il faut y aller.
Émission obligatoire. Je sais. Je grogne :
– Je peux aller au salon sans aide, tu sais.
– Désolée. Je ne pensais pas…
Je ne l'écoute plus, et je lui fais savoir. Je me dégage sèchement, et je prends les devants dans le couloir avant de me diriger tout droit vers le poste. Je me laisse tomber dans le canapé, en ignorant le ricanement moqueur de mon crétin de grand-frère. Ma mère prend place aussi. L'émission commence. Le présentateur clame :
– Demain, nous fêterons la 25ème fête de la Moisson…
Une fête tous les deux ans. 50 ans. C'est court, d'un certain point de vue. Je sais que mes grands-parents paternels l'ont connu, cette défaite. Ils n'en ont jamais parlé, comme tout le monde. De toute manière, à quoi bon raconter ce qui s'est passé ? Ce n'est que de la mort, du sang, des histoires atroces à faire faire des cauchemars aux enfants. Le présentateur continue en racontant, comme chaque année, la même histoire resservie des centaines de fois. Il parle de la révolution passée contre le « pauvre » Capitole, la « victime » de cette histoire, qui n'a fait que se défendre. C'est ça, oui. Salopards. Je les déteste eux aussi, plus que tout.
Les autre ont raison. J'ai vraiment un caractère de cochon.
– Tout les 25 éditions auront lieu une Expiation. Cette année, nous verrons la première d'entre elles arriver !
Cool ! Faisons nous plus martyriser que d'habitude par le Capitole parce que nos ancêtres ont voulu être libres ! Soyons heureux !
Son ton enjoué m'énerve encore plus. Qu'est-ce qu'ils croient ? Qu'on est joyeux à l'idée que la Fête de la Moisson soit le lendemain ? Qu'on aime laisser deux des nôtres mourir chaque année ? Je me fout du sort des gens de mon District. Ce dont j'ai peur, c'est que le tirage au sort frappe l'un de mes proches.
Quoique, il l'a déjà assez fait. Ça ne pourrait pas être pire.
La voix change, elle devient celle du Président de Panem. Son timbre grave et doucereux me donne des frissons dans le dos. Il dit :
– Habitants de Panem ! Lors de la Révolution, les résistants ont choisi de faire couler le sang, ce sont eux qui ont fait le mauvais choix. Ainsi…
Il s'arrête un instant. La sentence va tomber. Je sens que tout le pays retient son souffle, je sais que chez eux, beaucoup de gens ferment les yeux pour ne pas voir ce qui va se passer, comme si ça changeait quelque chose. Ils ont peur. Et je ne leur en veux même pas. On a tous peur, quoique on en dise.
– Cette année, les tributs ne seront pas choisi par tirage au sort, mais par vote des habitants de chaque district.
Silence. Personne ne dit rien, sous le choc. La nouvelle monte, il me faut encore quelques secondes pour comprendre sa signification.
On va voter. On va voter pour savoir qui se fera tuer.

~

Je ne les déteste plus. Je les exècre. Je veux qu'ils crèvent, maintenant, tout de suite. Je veux qu'ils me foutent la paix, une bonne fois pour toute. Je sais que j'ai dit que je me foutais de mon district. Mais je ne suis pas une meurtrière. Je ne veux pas désigner quelqu'un en me disant « je veux qu'il meurt ». Non…
– Connards. Putain de connards.
Ça m'a échappé. Ma mère pose sa main sur mon bras.
– Ashley…
– Fous moi la paix !
Elle resserre son étreinte.
– Calme-toi, s'il te plaît…
Je me dégage, je cours. Je ne fais plus attention, je me prends la porte en pleine tête.
– Ashley ! Arrête, s'il-te-plaît !
C'est Connor, cette fois. C'est la goutte d'eau. Je pousse la poignée, j'ai besoin d'air, de sortir. J'entends ses pas derrière moi, il veut me rattraper, mais il ne m'aura pas. Je me mets à courir de nouveau, et sans réfléchir, je vais vers le centre-ville.
Le vent me fouette le visage, je le sens tirer mes cheveux vers l'arrières. Ma mère m'a dit un jour qu'ils étaient roux, et très beau, mais je m'en fous qu'ils soient blonds, bruns, châtains ou même turquoise. Ça ne change rien à ma putain de vie de merde. Si je pouvais mourir, là, maintenant, ça m'arrangerait vraiment.
– Ashley ! Attends !
Toujours Connor. Il doit me suivre. Je continue de courir, plus rapidement, je ne veux pas qu'il me rattrape, pas maintenant. Sous mes pieds, je sens que le sol terreux devient plus dur. Je suis entrée en centre-ville. Et à cet instant, je regrette d'être sortie de chez moi. Je sais ce qui m'attend. J'entends une voix derrière moi :
– Tiens tiens… Voilà la salope ! Alors, tu t'es décidé ou tu vas mettre « tout le monde » sur ton bulletin de vote ?
Kevin Jackson. Ce petit con est revenu me faire chier, encore aujourd'hui. J'aurais du me douter qu'il vagabonderait dans le centre-ville, après l'annonce de ce soir, et que ce ne serais pas pour aider quelques passants. J'ai été imprudente, très imprudente. Je sens son coude s'enfoncer dans mon ventre, je m'effondre, la respiration coupée. Il m'écrase le dos en posant sa chaussure dessus, et je ne me débat même pas : je sais que c'est inutile. Il rit, avant de s'éloigner avec le reste de sa bande. Juste avant de disparaître, il lance :
– Adieu la salope ! Dommage que je ne puisse pas rester !
Bien sûr. Trop de Pacificateurs, dans le coin. Ce mec n'a même pas les couilles d'assumer qu'il aime me tabasser. Il préfère rouler des pèles à Mélanie, sa nouvelle petite copine officielle, une pimbêche presque aussi conne que lui. Bon sang ce que je déteste ce foutu monde.
– Ashley ?
C'est ma mère, cette fois. Elle m'aide à me relever.
– Tu vas bien ?
Je la repousse. Je hurle :
– Mais fous moi la paix, bordel ! Laisse moi tranquille !
– Comprends moi, Ashley. Je veux juste que tu ailles bien…
Trop. Trop. Trop… Je ne peux plus me contenir, je crie:
– Mais tu ne comprends pas ! Tu n'a jamais rien compris !
Cette putain de chose qui me manque et que je déteste de m'avoir lâcher. J'entends ses sanglots résonner, je n'en peux plus. J'achève :
– J'aurais préférer crever à la naissance, maman ! Je ne veux plus être aveugle ! J'aurais voulu ne jamais naître !

~

Je ne me suis pas réconciliée avec ma mère, ni avec mon frère, ni avec personne. Je suis rentrée, j'ai claqué la porte de ma chambre, et je n'ai rien dit de toute la soirée. Ça vaut mieux comme ça.
Je n'ai pas toujours été exécrable comme maintenant. J'étais plutôt facile à vivre, avant, même si ma cécité me fait souffrir depuis que je suis toute petite. Je parlais aux gens, j'avais des amis.
Je suis du district 4, le district de l'eau, de la pêche. On peut pêcher en étant aveugle. Mon père m'avait appris. Il faut juste rester silencieuse, et sentir quand la ligne se tend. Pour les grandes pêches en mer, et bien c'est plus compliqué. Je ne peux pas faire de la navigation, pas trop aider sur le pont, mais je peux faire des choses. Je me serais débrouiller, j'aurais trouver quelque chose.
Mes parents étaient heureux. Au fond, nous vivions plutôt bien. Ils ont d'abord eu Connor, puis ma mère s'est trouvée enceinte de jumeaux. Carl était parfait, solide, plein de vivacité. Moi aussi, j'étais parfaite, à un détail près. Je n'ai jamais rien vu. Mes yeux ne fonctionnent pas, je suis parfaitement aveugle et ce depuis la naissance. Mes géniteurs vivaient rien, mais sûrement pas au point de me payer une opération comme ils le font au Capitole pour que je puisse voir. Il fallait seulement m'y faire.
Je m'entendais bien avec Connor, au début. J'étais innocente, je ne comprenais pas, je ne savais rien. Bien sûr, il y avait la Fête de la Moisson, tous les deux ans, et je ces deux personnes qui partaient sans jamais revenir. Mais j'étais si petite ! Cela ne me touchait pas tant que ça.
Je n'ai jamais connu les parents de ma mère, mais je m'entendais très bien avec ceux de mon père. Ils avaient connu la défaite. Je l'ai toujours su, mais jamais je ne leur ai posé des questions. Je savais déjà, à l'époque, qu'il était vain de discuter de cela.
Quand j'ai eu sept ans, une fusillade s'est déclenchée dans la rue. Un petit voleur, un délinquant, je n'en sais rien et je m'en fous. Ce qui compte, c'est que la foule s'est agitée, les gens hurlaient, et les Pacificateurs ont tiré.
Mes grands-parents étaient sortis pour aller au marché. Mon grand-père a pris une balle perdue en plein cœur. Ma grand-mère en a reçu une à l'épaule. Elle est morte un peu plus tard parce que personne n'a voulu la soigner. Ils étaient parti acheter de la bouffe, et ils sont morts à cause d'un pauvre con qui passait par là ainsi que des hommes en blancs qui aiment tirer dans tout ce qui bouge.
Depuis ce jour, je crois que mon père n'a plus jamais ri. Il avait un rire doux comme une musique, et quand je l'entendais, j'avais l'impression de le le voir, malgré ma cécité, malgré mes yeux qui ont décidé de m'abandonner. Mais depuis cette terrible journée, son rire, c'était fini. Plus jamais la musique…
C'est aussi à cette période que les autres ont commencé à se foutre de moi. Ils ont fini par comprendre que je ne pouvais pas me défendre, qu'ils pouvaient faire les pires farces sans que je ne m'en rende compte. Ils m'ont fait souffrir. Beaucoup. Mais Carl était là. Il me protégeait. Il me prévenait quand les autres venaient, ils les empêchaient de me toucher, il m'a sauvé des centaines de fois. Lui, il se fichait du fait que je sois aveugle. Il m'aimait, c'est tout.
Cinq années se sont écoulées, comme dans un brouillard. Nous avions douze ans. Nous pouvions être choisis aux Hunger Games.
Connor et Carl se sont partagés les teserae dont nous avions besoin. Ils ne m'en ont laissé aucun. Je ne vois pas pourquoi. Si j'avais été prise, au moins, le maillon faible de la famille les aurait laissé tranquilles, ils auraient pu reprendre leur vie, mon père, ma mère, et mes frères. Mais non. Ç’aurait été trop facile…
Je me souviens nettement de ce moment. Je n'ai pas pu voir la main de la tireuse au sort plonger dans cette boule de verre. J'ai juste entendu le bruit infime de sa main qui se secouait au milieu des bouts de papiers. Puis le nom. Clair. Net.
– Carl Maner !
Je n'ai pas non plus vu mon frère s'avancer vers l'estrade. J'ai juste senti sa main qui frôlait doucement la mienne, avant qu'il ne monte rejoindre la fille tirée au sort. Je n'ai même pas espéré que quelqu'un se porte volontaire. Oui, les tributs de carrière existent ici, mais ils sont rares. J'ai préféré ne pas trop espérer, à raison. Et puis je suis allée avec mes parents et Connor pour monter dans la mairie, et je les ai entendus faire leurs adieux. Je n'ai rien dit. Rien fait. Mais quand ils sont partis, je suis restée, et je me suis blottie contre lui. Il a passé sa main dans mes cheveux, il n'a rien dit sauf un murmure, avant que je parte :
– T'es belle, Ash'. Tu sais que t'es belle ? J'aurais tellement aimé que tu le vois…
Et puis le bruit du train qui l'a emmené à jamais. Pas besoin de préciser que je ne l'ai jamais revu. En faite, cette expression est même totalement fausse, puisque que je ne l'ai jamais vu tout court.
Saloperie de handicape de merde.
Les jours qui ont suivi se sont déroulés comme dans un rêve. D'habitude, mon père et ma mère me racontent ce qui se passe à l'écran. Mais là, cette période où mon frère est devenu un objet à la solde du public, ils n'ont rien dit. Je n'ai entendu que les bruits de la télévision. Au fond, j'étais bien contente : pour la première fois de ma vie, ma cécité a servi à quelque chose.
Et quand les Jeux ont commencé, je ne l'ai pas vu se faire massacrer.
Il n'a pas tenu longtemps. Pendant le bain de sang, il s'est enfuit, c'est Connor qui me l'a dit – parce que mes parents ont refusés de parler. Puis un mec du District Deux l'a choppé et l'a tué pour la bouffe qu'il avait réussi à prendre à la Corne d'Abondance avant de se coucher tranquillement le soir.
On nous a envoyé le corps de mon frère dans un beau cercueil. Du moins, j'imagine, parce que je ne l'ai pas vu non plus. Mes parents l'ont enterré, sans cérémonie, sans rien. Il est mort, rien de plus. Pendant ce temps, le mec du District Deux qui a tué mon frère a gagné les Jeux.
Un an. Une horrible et atroce année s'est écoulée, à partir du moment où les Hunger Games se sont achevés. Sans Carl, il y a comme un silence dans ma vie, un vide, quelque chose qui manque. Je ne sais pas comment est censé se dérouler un deuil. Moi, je n'ai pas pleuré, je n'ai pas sangloté, pas comme ma famille. Je suis restée enfermée dans ma chambre. Je ne riais plus, je ne jouais plus. J'étais devenue absente, comme si une partie de moi s'était envolée, comme si mon frère et moi ne faisions qu'un et que ma moitié venait de mourir.
Connor et ma mère ont arrêté de pleurer. Il se sont relevés, ils ont continué, ils ont recommencé à vivre. Pas moi. Je suis restée prostrée, silencieuse. Peu à peu, mon caractère a commencé à se dégrader. J'insultais les gens, ma famille, tout le monde, je m'insultais moi même.
Mon père n'a pas tourné la page non plus. Tous les soirs, je l'entendais pleurer dans la chambre de Carl. Parfois, il hurlait, fort. Plus jamais il ne m'a emmenée pêcher, plus jamais il ne m'a serrée contre lui, plus jamais il n'a embrassé ma mère.
Et puis il y a eu le voyage. Le gagnant est passé dans tous les Districts pour faire un putain de discours et nous expliquer à quel point il était heureux d'avoir buté tout le monde. Quand il est arrivé dans le District Quatre, mon père est venu au rassemblement comme tout le monde. Il a entendu les ignominies que racontait ce pauvre con qui a tué mon frère, qui nous l'a arraché, qui lui a planté son couteau dans le ventre. J'aimerais dire que je comprenais, que ce mec n'avait pas eu le choix, que c’était de la faut du Capitole. C'est faux. Quand j'ai entendu le bruit de ses pas qui sur scène avec son sourire d'hypocrite que je devinais, la seule personne que j'avais envie de tuer, c'était lui.
Donc, mon père l'a écouté, jusqu'au bout, sans bouger, sans rien dire, sans même un geste de colère. Puis il est rentré chez nous, calmement.
Le lendemain soir, quand je suis rentrée de l'école, j'ai tout d'abord entendu le bruit des Pacificateurs, que je reconnais car leur uniforme crisse à chacun de leurs mouvements. A côté de moi, j'ai entendu Connor lâcher un minuscule petit cri, que seule une aveugle peut entendre. Je suis entrée sans l'attendre, comme une somnambule. Ma mère lâchait des petits sanglots étouffés. Les Pacificateurs étaient partis, et je me suis avancée. Bientôt, j'ai senti le sang sous mes pas. Je me suis baissée, j'ai avancé mes mains à tâtons, et bientôt, j'ai reconnu sous mes doigts le corps de mon père baignant dans un liquide poisseux. Dans sa main, je sentais encore le couteau qui lui avait servi à s'entailler les veines.
Mon père s'était suicidé.
Un mec a tué mon frère pour de la bouffe.
Un mec a tué mon père pour un discours.
Un mec m'a tué. En métaphore.
Parce que depuis ce jour, tout ce qui restait de positif en moi est définitivement mort.

~


Le bulletin de vote reste vide dans mes doigts. Je ne sais pas écrire. A cause de ma cécité. Foutu handicap…
Au final, un Pacificateur vient enregistrer mon vote. Je me fout qu'il sache pour qui j'ai voté. Je lâche le nom d'un gars et d'une fille qui avaient demandé à ce qu'on vote pour eux. Des carrières. Ils ne se sont pas portés volontaires, quand mon frère a été « élu », tient donc…. Au moins, ils ont demandé à être choisis. Si ils crèvent, ils ne pourront s'en prendre qu'à eux même.
La tireuse au sort qui ne tirera rien aujourd'hui attend le décomptage des votes, puis commence de sa voix chantante :
– Honneur aux dames ! Vous avez donc élus pour la 25ème éditions des Hunger Games…
Un blanc dans l'assistante. J'entends la fille pour qui j'ai voté grommeler :
– Allez, le mien, le mien, le mien…
Ta gueule. Ferme ta putain de gueule…
Puis l'annonce.
– Ashley Maner !
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